22.8.06

La science des rêves

Film français, britannique réalisé par Michel Gondry, avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat... 1h 45

Sur les conseils de sa mère, Stéphane Miroux quitte le Mexique pour emménager à Paris et travailler comme graphiste dans une entreprise de calendriers. Le job qui lui est proposé n'a hélas rien d'artistique, et Stéphane (qui est quelqu'un de très fantasque) voit vite la routine le guetter, malgré les pitreries lourdingues de son collègue de bureau (Alain Chabat). Heureusement il y a Stéphanie, sa voisine de palier, dont il tombe amoureux. Leur relation s'annonce vite compliquée : Stéphane lui fait croire qu'il habite à l'autre bout de Paris alors qu'un seul mur les sépare, ce qui donne lieu à des situations cocasses. Surtout, Stéphane a une lourde tendance à mélanger ses rêves et la réalité...

Après le magnifique "Eternal sunshine...", Michel Gondry signe à nouveau un film des plus atypiques, basé sur une histoire d'amour. Le pari est ici d'explorer le domaine des rêves, ou plutôt la "science" des rêves, certainement la plus inexacte qui soit ! Les rêves, au cinéma, sont généralement de simples plans, parfois floutés, vagues, avec des voix déformées... La plus belle réussite de ce film est bien la fraîcheur et la poésie des séquences rêvées par Stéphane. Aucun trucage visant au réalisme, mais des décors en carton et en coton, des petits films d'animation, des inventions loufoques, des situations aussi hilarantes qu'étranges. Le tout coordonné par "Stéphane TV", une sorte de studio de télévision en carton à partir duquel Stéphane bricole ses rêves. Des rêves qui piochent allègrement dans la réalité et dans l'imaginaire, si bien qu'on n'est jamais sûr d'être dans "l'histoire" ou dans le subconscient du héros. Michel Gondry aime perdre le spectateur : dans son précédent film, on n'avait plus de repères dans le temps. Ici, on perd pied avec bonheur : jamais le grotesque ne devient pénible, ce qui était à craindre. Les acteurs, dont on connaît le talent, y sont pour beaucoup. Gael Garcia Bernal est parfait en rêveur paumé. Quel délice de se perdre dans ce film, définitivement hors du temps, hors de tout.

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