11.5.10

La tête en friche

Film français réalisé par Jean Becker, avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus, Maurane... Adapté d'un roman de Marie-Sabine Rocher. Sortie le 2 juin 2010.


Dans un petit village français - comme on en fait plus - vit Germain, un simplet, quasi analphabète, à qui la vie n'a pas vraiment fait de cadeau. Traumatisé par une enfance sans père, par une mère cassante, sa tête est restée "en friche". Il bosse à l'usine, vit dans une caravane, compte les pigeons et leur donne des noms. L'air de rien, une rencontre va changer peu à peu son existence. Il se lie d'amitié avec Margueritte ("avec deux t"), une très vieille dame qui compte les pigeons elle aussi. Elle dévore les livres, et entreprend de partager son goût de la lecture avec Germain.

Jean Becker fait des films humains, simples, roots. Alors qu'il vient présenter son film en avant-première, avec son producteur de fils, il reste fidèle à cette image : "Ce film, on l'aime bien", déclare-t-il sobrement. "La tête en friche" est à classer aux côtés des "Enfants du marais" et de "Dialogue avec mon jardinier" : des films casse-gueule parce que leur thème central est la gentillesse, la beauté et la simplicité des échanges humains. Le risque de tomber dans le niais est grand... et il est encore une fois évité. A part quelques lourdeurs (le bistro d'Épinal, la fin inutilement rocambolesque), l'humour des dialogues et l'interprétation rendent cette histoire attachante. Depardieu est formidable de mesure, de justesse, et Gisèle Casadesus apporte une fraicheur enfantine touchante ("c'est une dame fragile... de 96 ans", commente le réalisateur). Les plus belles scènes sont celles qui se concentrent sur le thème de la lecture, et la relation qu'elle établit entre les mots et les choses. Margueritte connaît les mots, aime leur musique, et Germain a une grande puissance d'écoute et d'imagination. Avec l'histoire de Germain, le film raconte un déclic magique, qui normalement se fait à l'enfance. C'est simple, c'est un beau moment.

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup le cinéma de Jean Becker, cela semble prometteur, je vais y courir :

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