19.7.10

Tamara Drewe

Film britannique réalisé par Stephen Frears, avec Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Camp... 1h49. Sortie le 14 juillet 2010.




Tamara Drewe était le vilain petit canard. Dans son village britannique charmant mais paumé, son nez proéminent lui menait la vie dure. Ça, c'était avant l'opération. Devenue journaliste culturelle pour The Independent, elle fait sensation alors qu'elle revient au bourg pointer le bout de son nouveau nez. Tournez manèges, Tamara va faire des siennes. Elle s'amuse à soulever une vague de désir parmi les écrivains névrosés qui séjournent au vert dans la maison d'hôtes voisine. Elle réveille les sentiments de son ami d'enfance, Andy, gentleman farmer de son état. Cerise sur le gâteau, elle s'amourache de Ben, batteur d'un groupe de rock à la mode, qu'elle allait interviewer lors d'un festival tout proche. Ce qui ne manque pas de mettre en émoi deux adolescentes désœuvrées, proches de l'évanouissement quand elle réalisent que leur idole Ben fréquente Tamara, sur leurs propres terres...

Tamara Drewe, c'est simple, est un bijou de comédie à l'anglaise. Les personnages sont délicieusement croqués, l'humour est servi bien noir, le rythme est enlevé... Tout y est, saupoudré du grain de folie à la Stephen Frears (Les Arnaqueurs, Les liaisons dangereuses, The Queen...). Le film est inspiré très directement d'une bande dessinée à succès de Posy Simmonds, qui ne manquait déjà pas de sel. Tout le défi était de retranscrire au cinéma ce portrait acide de la classe british CSP+, et ses affres sentimentaux sur fond de campagne riante. Stephen Frears passe du papier à l'écran avec brio. La galerie de portraits des écrivains quinquagénaires est savoureuse. Ils font leur miel des disputes du couple propriétaire de la maison d'hôtes, au grand désespoir de la maîtresse de maison, en pleine crise de nerfs. Tamara est campée avec fraicheur par Gemma Arterton, une découverte à suivre. Les personnages masculins ont moins de relief : le rocker-trash-je-m'en-foutiste (Dominic Cooper) et le bûcheron-au-coeur-tendre (Luke Evans) assurent le service minimum. La vraie bonne trouvaille est de faire des deux adolescentes en fleur des observatrices privilégiées. D'abord au second plan, elles prennent une importance croissante dans le récit avant d'en distribuer les cartes, dans des rebondissements finaux finalement pas si attendus. Mention spéciale à Jody (Jessica Barden), que l'on adore détester et qui mérite une nomination au Bafta de l'accent british le plus insupportable !

Un vaudeville moderne, divertissant à souhait, peut être LE film à avoir vu cet été.

1 commentaire:

  1. J'ai adooooré ! je ne savais pas qu'il y avait une BD, je vais courir la lire. C'est très Bridget Johns à la campagne, en fait ;)

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